Le glacier en partie rocheux de Adougene, parc de Ala Archa

Il est un lieu poignant sur le chemin du glacier Adougene, dans le parc national de Ala Archa. À l’abri d’une forêt de pins dispensant une ombre bienvenue dans les chaleurs d’été se trouve un espace de recueillement que seul trouble le bruit lointain de la rivière.

Le cimetière des alpinistes situé en bordure de la vallée accédant au glacier d’Adygene

Ainsi placés à l’abri de l’étoile du Nord, neuf corps d’alpinistes disparus y reposent au côté d’une trentaine de monuments évoquant la mémoire d’autres alpinistes morts en montagne. Belle initiative que ce lieu du souvenir, en lieu et place de plaques commémoratives difficilement accessibles parce que disséminées dans les montagnes.

La stèle de l’étoile du Nord

Sous l’épitaphe « Le refuge ultime ne peut que se situer dans les montagnes, » une triple pyramide de marbre domine l’espace: dénommée « la couronne de Ala Archa » elle supporte des plaques de marbre aux noms des disparus plus récents. Dominée par le Pik Korona qui culmine à 4691m, le triple monument dessine la couronne de sommets qui fait face au mémorial. La couronne est coiffée de la cloche du camp légendaire de Rynda, dans la vallée, où campaient les alpinistes kirghizes avant les constructions récentes.

« Le refuge ultime ne peut que se situer dans les montagnes »

La fédération kirghize d’alpinisme et d’escalade a initié cet endroit d’hommage et de recueillement en septembre 1964, lors du décès de Vladimir Kurgashev, l’un des neuf alpinistes enterrés dans ce cimetière. Chaque année le 14 septembre, elle rend honneur à ses membres disparus dans les montagnes du monde, certains aux confins de la Russie, sur le Pik Pobeda, d’autres dans les montagnes du massif. L’honneur à l’un deux n’a pas droit au périmètre délimité, car il rappelle la mémoire d’un jeune alpiniste qui aurait de lui-même tranché la corde pour ne pas entraîner ses compagnons de cordée dans la mort.

Près de la cabane Priyut Ratseka, au pied du Pik Teke-Ter, 4479m

Et comme toujours, la belle Ala Archa reçoit les alpinistes, vivants comme défunts.

Publié par fperr

Guide UIAGM, photographe et cinéaste, auteur d'ouvrages de montagne publiés aux éditions Slatkine

Rejoindre la conversation

1 commentaire

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :